CAI

Usage
Projet urbain, logements, bureaux, espaces associatifs, restaurant, parking aérien

Intervention
Construction neuve

Type de client
Professionnel, particulier, association

Localisation
Saint-Malo – France

Statut
Idée

CAI(rn)

Nous devons aujourd’hui répondre de manière globale et cohérente aux problématiques foncières, économiques, sociales et environnementales. Chaque opportunité foncière doit pouvoir contribuer à répondre à ces enjeux dans une logique d’ensemble, à l’échelle de la ville. Chaque morceau de territoire, parcelle, zone d’activité ou quartier doit faire sens et fonctionner de manière isolée mais aussi s’inscrire comme pièce d’un puzzle urbain plus large. L’urbanisme et l’architecture concertés peuvent répondre à ces enjeux et problématiques. Les opportunités urbaines sont des réponses aux potentialités infinies face à ces problématiques d’usages, si nous les prenons autrement que sous l’angle de la seule valeur financière qu’elles représentent.

« La verticalité est souvent connotée négativement, vue seulement sous l’angle de la densité et des nuisances associées. On oublie trop vite ce qu’elle serait en mesure d’apporter dans notre quotidien, nos usages, nos espaces, nos déplacements et notre qualité de vie… d’autant plus dans le contexte d’une ville comme Saint-Malo »

_ François Chenon / cofondateur / DUMBO

Un croisement stratégique

Le parking relais Paul Féval est au croisement de deux axes majeurs de la ville de St-Malo: l’axe Nord/Sud avec la bretelle routière allant vers Cancale et St-Coulomb, et l’axe Est/Ouest qui longe l’axe ferroviaire Rennes – St-Malo. C’est donc un noeud stratégique à l’échelle de la ville. Si l’axe Nord/Sud (aujourd’hui réservé aux voitures et aux bus) et l’axe Est/ Ouest venaient à accueillir une mobilité douce (pistes cyclables et piétonnes, voie de tram), ce carrefour logistique deviendrait une connexion urbaine et sociale forte entre le nord de la ville et la zone d’activité en plein développement autour de l’avenue Aristide Briand.
Au centre de ces croisements, ce signal urbain pourrait accueillir des bureaux, des espaces associatifs et du logement, autant de nouvelles interactions avec le potentiel de donner une nouvelle dynamique à la zone et à la ville.

Inspirations

Un CAI(rn), ou Montjoie, est un amas artificiel de pierres placé à dessein pour marquer un lieu particulier. Ce type d’amas se trouve la plupart du temps sur les reliefs, les tourbières ou au sommet des montagnes. Dans le cas de ce projet urbain, l’intervention pourrait devenir un symbole du renouveau de St-Malo. Un phare d’un autre genre qui marque l’entrée terrestre de cette ville portuaire. Les poupées russes ou matriochkas sont des séries de poupées de tailles décroissantes placées les unes à l’intérieur des autres. C’est une analogie passionnante et inspirante dans le cadre de ce projet. Par une accumulation de niveaux décroissants l’intervention rend possible une flexibilité de conception l’adaptation du bâtiment aux besoins d’une collectivité et de ses habitants.
Depuis toujours la ville de St-Malo voit arriver des quantités importantes de bois dans son port industriel. Une opportunité pour tout projet urbain et architectural de profiter du potentiel de ce matériau en circuit court et ainsi de réduire l’impact carbone des constructions locales.

« Dans la commune de St-Malo, l’Insee recense 26 400 emplois. 45,5% de ces derniers sont occupés par des actifs qui n’habitent pas la commune. Un chiffre qui révèle le manque d’offre abordable dans la ville, et une variable à prendre en compte dans l’aménagement et la construction de l’agglomération et de ses moyens de mobilités. »

_ Baptiste Mourcel  / cofondateur / DUMBO

Stratégies architecturales

Dans un contexte urbain comme celui-ci, la géométrie circulaire est une réponse intéressante pour une meilleure intégration entre les axes de circulation. Elle permet aussi un plus large panorama contenu de son linéaire de façade plus important qu’une forme plus traditionnelle. Aujourd’hui il est nécessaire de construire des bâtiments plus flexibles pour accueillir des usages qui pourront évoluer au fil des années et des changements de besoin. Au lieu de faire des bâtiments très standardisés, propre à un type de programme, il est possible de concevoir des bâtiments qui pourront s’adapter à plusieurs types d’exploitations et de fonctions, laissant place à plus de libertés et de possibilités. Pourquoi les façades d’un bâtiment se ressemblent-elles toutes? Les différentes orientations, les différents apports solaires et dans ce cas le niveau de bruit ambiant devraient être des facteurs qui orientent vers un dessin différent d’une façade à l’autre. C’est pour cette raison que la répartition des volumes se fait ici de manière progressive et décroissante du haut vers le bas côté Sud pour s’ouvrir vers le soleil et le paysage, et de manière plus verticale et fermée au nord pour se protéger du bruit ambiant. Cette configuration permet aussi de créer un signal formel fort en entrée ville. La verticalité progressive permet d’éviter une rupture brutale avec le contexte proche. Cette variation de hauteur permet une meilleure harmonie d’ensemble et génère des grandes terrasses pour les espaces de travail, de sports et de logements au sud, protégés du bruit.

Verticalité & densité

La verticalité des constructions dans nos métropoles Européennes relativement basses est sujet à de nombreux débats et est souvent mal compris. Il est possible de respecter le contexte et le riche héritage architectural de nos villes tout en les densifiant pour répondre aux enjeux de leur aménagement. Nous ne sommes pas obligés de choisir entre les deux. L’urbanisme et l’architecture peuvent répondre à cette équation sans avoir à trancher, la volumétrie de ces émergences ou la verticalité progressive sont des outils pour y arriver.